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Cours de bientraitance à la maison de retraite de Montfermeil

Quand on parle de maltraitance au personnel soignant des Ormes, on obtient souvent la même réponse : « pas de ça ici ! » Le mot paraît tabou, il heurte aussi depuis l’émission « les Infiltrés », diffusée en octobre sur France 2, où un établissement de Seine-et-Marne était filmé en caméra cachée.
Le reportage s’intitulait « Maisons de retraite, une maltraitance ordinaire ». « Ça a donné une mauvaise réputation au personnel », déplore Germaine, aide-soignante depuis huit ans au pôle gériatrie du groupe hospitalier de Montfermeil. Alors que la réflexion sur la « bientraitance » est une priorité nationale, la direction des Ormes a mené, elle, un audit interne original avec tous les acteurs, familles comprises.


« La maltraitance est un risque, il ne faut pas avoir peur d’en parler », résume Juliette Nony, la jeune directrice de l’établissement, convaincue qu’il est possible de « faire de belles choses en gériatrie ». L’établissement a commencé à aborder le sujet, indissociable de la question des conditions de travail, dès 2007. La routine, la fatigue, le stress, la pénibilité, l’augmentation des accidents du travail… sont autant de facteurs qui peuvent influer sur le traitement des résidants. Une formation à « l’humanitude », la nouvelle philosophie de soins créée par Yves Gineste, a été décidée. Elle aura lieu fin 2009.

Un exemple à suivre


En attendant, un audit interne sur la « bientraitance » a été organisé. Du 22 au 30 novembre dernier, des binômes constitués d’administratifs et de soignants, du comptable au représentant des familles, ont circulé dans l’unité de soins longue durée (USLD) de 96 lits, carnet de notes en main, pour voir comment les personnes âgées étaient accompagnées, lavées, abordées.


« On n’avait rien à cacher », commente Stella, auxiliaire de vie sociale. « Pour la première fois en huit ans, d’autres personnes s’intéressent à ce qu’on fait », ajoute Germaine. Aucun geste de maltraitance n’a été observé, un climat « calme et serein » a été relevé mais les surprises n’ont pas manqué, comme lorsqu’une résidante a attrapé les cheveux de celle qui lui remettait la jambe sur le repose-pieds, réclamant qu’on la laisse tranquille. Ouvrir les rideaux d’autorité peut être mal vécu par un retraité qui craint la lumière, comme laisser la télévision allumée sans le consulter ou parler à voix haute dans sa chambre alors qu’il dort.


Un plan d’actions et de formation vient d’être dévoilé. Un jour de formation tous les quinze jours, à partir de mars, par groupe de huit ou neuf. L’intervention des familles et d’associatifs est prévue, ainsi que des ateliers. On travaillera, par exemple, avec des bandes dessinées relatant des scènes quotidiennes afin de provoquer les réactions.


Pour Roxane Simon-Prel, chargée de mission à l’Agence régionale de l’hospitalisation, ce qui se fait à Montfermeil est « un exemple à suivre ». Elle souhaite la diffusion de cette grille d’évaluation dans d’autres établissements.


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