Accueil > actualités> L’aide à domicile est plus accidentogène que le bâtiment à la Réunion

maison de retraite

L’aide à domicile est plus accidentogène que le bâtiment à la Réunion

Selon les statistiques de la Caisse générale de sécurité sociale de la Réunion, le secteur de l’aide à domicile est parmi les têtes de liste des métiers accidentogènes, avant même ceux du bâtiment. Hier, le service prévention des risques professionnels de la CGSS a organisé une conférence-débat pour évaluer la démarche de prévention à adopter.

Vous dites que l’aide à domicile est statistiquement plus accidentogène que le bâtiment à la Réunion. C’est ce qui a motivé cette conférence-débat ?

Alain Iglicki : “Non. Nous sommes dans une démarche nationale de bilan et d’évaluation. Cette conférence-débat a notamment été organisée autour du passage à la Réunion de Philippe Beliec, notre référent national pour la catégorie service. Nous avons fait le point sur les réflexions menées au plan national sur l’aide à domicile en parlant de réglementation, de formation, de la réalisation de référentiels. Mais, c’est aussi vrai que ces chiffres d’accidents plus nombreux dans les services d’aide à domicile que dans le bâtiment sont une surprise. C’est la première fois que ça nous saute aux yeux. La plupart des pépins observés sont dus à la manutention des personnes à mobilité réduite, à des troubles musculo-squelettiques.

Les associations, les centres communaux d’action sociale, les mairies ont participé à la conférence-débat. Qu’est-il ressorti de ce tour de table ?

Une cinquantaine de personnes a répondu présent hier. Beaucoup ont exprimé le fait qu’elles se sentaient un peu isolées face aux problèmes. L’aide à domicile se retrouve en effet chez un particulier qui a son propre contexte. C’est un terrain sur lequel l’aide n’a pas de prise. Il peut être soudain confronté à une demi-douzaine de chats, à un chien agressif. Il arrive que des personnes leur fassent des demandes inattendues comme de monter sur un tabouret pour changer l’ampoule. Les aides à domicile, souvent des femmes d’âge mûr, doivent faire face à toute sorte de situations. Le fait de devoir déplacer des personnes à mobilité réduite est aussi une difficulté dont il faut tenir compte. Il faut des formations pour les y préparer.

En parlant de formations, quels sont les pistes et projets pour améliorer la prévention des risques pour les aides à domiciles à la Réunion ?

Nous, Caisse générale de sécurité sociale, nous engageons à accompagner des actions comme celle de la Chambre du commerce et de l’industrie qui est en train de mettre en place une formation lourde. Nous allons aussi faire venir des référents formateurs pour aider, justement, à appréhender la manutention des personnes à mobilité réduite. D’autres interviendront auprès de ceux qui organisent le travail des aides à domicile pour les aider à mieux appréhender les difficultés du terrain. Nous nous devons là d’être moteurs. Enfin, nous lançons aussi une expérience de suivi psychologique auprès de ceux qui se rendent à domicile. Les associations qui souhaitent en bénéficier nous sollicitent et nous y répondrons”.

 


Source : www.clicanoo.com

retour