Des actions gériatriques innovantes à l hôpital Bretonneau
L'opération "+ de vie" à l'hôpital a permis de conforter financièrement les actions d'animation gériatrique innovantes menées à l'hôpital Bretonneau. Le "village" Bretonneau ressemble plus à un béguinage réunissant quatorze foyers qu'à une maison de retraite traditionnelle. Il comporte une librairie, un bistrot, mais aussi un atelier théâtre où l'on pratique la dramathérapie.
Depuis le 5 juillet 2001, l'hôpital Bretonneau, spécialisé en gériatrie, accueille quelques 300 personnes âgées. Il se compose de 235 lits et places de jour, dont 31 lits de court séjour. Tous les efforts ont été menés pour que ce lieu soit un espace de vie et pas uniquement un espace de soins. Ainsi, l'hôpital est structuré en quatorze maisonnées, toutes différentes, conçues autour d'un salon-salle à manger, d'une cuisine et d'un poste de soins.
15 ou 16 personnes âgées partagent ce grand appartement. Autre particularité, on trouve au rez-de-chaussée une rue intérieure avec un café "Au petit Bretonneau", une librairie "Le temps de Lire", un salon de coiffure, une salle de spectacle, un espace-jeu pour les enfants des visiteurs, une médiathèque, un espace-musée… Des plantes vertes ainsi que des panneaux où se dessinent des passants marchant le long d'une rue commerçante s'intercalent entre les boutiques. L'hôpital possède également douze jardins, patios et terrasses qui sont un but de promenade ainsi que le lieu de nombreuses animations : fontaine, serre, animaux domestiques, vigne et arbres fruitiers, jardin de senteurs ou de couleurs avec fleurs de saison et herbes aromatiques… Et ce n'est pas tout.
Objectifs : rétablir la communication
Grâce aux fonds récoltés les années précédentes par l'opération +de Vie, l'hôpital Bretonneau a pu réaliser divers projets pour un montant total de 29 013 euros. L'une des réalisations les plus innovantes est l'espace Snoezelen : "espace contenant et sécurisant à l'intention des personnes âgées dépendantes". Le terme Snoezelen vient de la contraction de deux mots hollandais. Tout d'abord "doezelen" signifie "somnoler ; et ensuite, snuffelen équivaut à "renifler", mot qui évoque l'exploration, la prise de contact.
Ce concept est né aux Pays Bas pour l'accompagnement des enfants polyhandicapés. Il s'est développé en France dans les années 1990. Il s'applique à présent à des publics divers dont les patients de la gériatrie.
Annie Defosse-Agut, cadre de rééducation, explique : "C'est une espace conçu comme un cocon douillet, où il s'agit de créer l'opportunité d'une rencontre entre un soignant et une personne en souffrance qui a des difficultés pour communiquer".
Diverses expériences sensorielles sont ainsi proposées au patient : fibres optiques, colonnes à bulles, jeux de lumières pour travailler le visuel, musique de relaxation pour l'ouïe, diffuseur d'huiles essentielles pour l'odorat, ou encore balles lumineuses pour les sensations tactiles. Les séances organisées dans cet espace sont prescrites aux patients par l'équipe soignante.
Depuis déjà cinq ans, l'hôpital Bretonneau dispose aussi d'un atelier théâtre pour les patients de l'hôpital de jour. Grâce à une subvention de 2000 euros, Brigitte Gueyraud, ergothérapeute, et Yves Llobregua, art-thérapeute, ont pu acquérir une véritable malle aux trésors. Cette malle sert d'appui aux exercices de dramathérapie qui permettent aux personnes âgées de se réapproprier leur corps et de mieux s'accepter. La malle est un objet de découverte fabuleux. Revêtir une robe, porter un chapeau, utiliser une ombrelle, se parer d'un collier sont autant d'éléments qui procurent des émotions et permettent d'explorer la matérialité et la sensorialité des objets.
Si l'imaginaire est sollicité, les incursions de la vie réelle sont aussi présentes. La rue intérieure de l'hôpital Bretonneau a vu s'ouvrir une cafétéria dans le style "bistrot" montmartrois. Convivial, chaleureux, le bistrot permet de rompre la solitude et se révèle un lieu de vie formidable pour briser le carcan médical et renouer avec la vie sociale. Aux beaux jours, les personnes âgées et leurs familles peuvent profiter d'une terrasse extérieure. Ce café, tenu par quatre employés du CAT (Centre d'aide par le travail), est ouvert tous les jours. Des animations s'y tiennent chaque semaine comme "les causeries au bistrot" où patients et bénévoles discutent autour d'un sujet d'actualité ou d'un bon bouquin. Un espace de jeux a également été aménagé, ce qui permet aux patients de jouer avec leurs petits enfants. Il favorise le rapprochement des familles et donne envie aux petits-enfants de revenir en visite.
L'opération +de Vie a aussi permis de financer du matériel de lutte contre la douleur comme des coussins de positionnement. Ces coussins microbilles, très appréciés, permettent un positionnement optimal de la personne dans son fauteuil ou son lit. C'est un outil performant pour lutter contre les escarres, et pour prévenir ou soulager la douleur.
Source : www.seniorscopie.com