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Près d un Français sur deux souhaite que l Etat prenne en charge la dépendance

48% des Français souhaitent que la dépendance soit prise en charge par l'Etat‚ indique une enquête du ministère de la Santé. Les Français sont nombreux à vouloir profiter de l'assistance des pouvoirs publics en la matière‚ mais beaucoup moins lorsqu'il s'agit d'y contribuer. Le maintien à domicile reste la solution préférée par une majorité de Français‚ mais de moins en moins à travers une cohabitation parents dépendants/enfants.

 

Près d'un Français sur deux (48%) souhaite que l'Etat prenne en charge la dépendance. C'est ce qu'indique l'enquête barométrique [1] de la Direction de la recherche‚ des études‚ de l'évaluation et des statistiques du ministère de la Santé (Drees)‚ réalisé chaque année depuis 2000 par Ipsos et BVA.

Et plus les années passent‚ plus les personnes interrogées se montrent favorables à l'intervention des pouvoirs publics en matière de perte d'autonomie.
Le résultat est d'autant plus étonnant que près d'un Français sur deux aurait chômé la journée de Solidarité (lire à ce sujet notre édition du 07/06/2006) censée rapporter 1‚2 milliard d'euros pour les personnes âgées et 800 millions pour les handicapés.

Schizophrènes les Français ? L'idée n'est pas impossible. Car si l'Etat est de loin l'acteur le plus plébiscité pour s'occuper des problèmes du grand âge‚ seul un tiers des Français estime qu'une cotisation couvrant ces risques devrait être obligatoire pour tous (-4 points en 2005 par rapport à 2001).

Au contraire‚ une personne sur deux solliciterait plutôt une cotisation versée "uniquement par ceux qui le veulent". 17% estimeraient même normal que le tribut censé financer la prise en charge ne soit acquitté qu'à partir "d'un certain âge".

Deux Français sur trois prêts à épargner pour leur dépendance

Les Français se montrent pourtant plus partageurs lorsqu'il s'agit de tirer profit de la solidarité nationale‚ que lorsqu'on leur demande d'y contribuer. Les deux tiers des personnes interrogées estiment que les prestations dépendance devraient bénéficier à tous sans distinction de catégorie sociale ou de statut professionnel.

19% pensent que ces prestations ne devraient concerner que les personnes n'ayant pas les moyens de s'en sortir seules et 14% ceux qui cotisent.
Les Français font d'ailleurs tellement confiance aux pouvoirs publics qu'ils sont de moins en moins nombreux à envisager de souscrire une épargne-dépendance. En 2005‚ deux Français sur trois se déclarent prêts à épargner davantage pour anticiper leur éventuelle perte d'autonomie. Mais la part de ceux qui y sont enclins a diminué entre 2002 et 2005 (-4 points)‚ alors qu'elle avait auparavant progressé de manière importante entre 2000 et 2002 (+7 points). "Cette intention coïncide avec le comportement‚ observé au niveau plus global‚ des ménages français vis-à-vis de l'épargne"‚ note Amandine Weber‚ de la Drees. "Elle peut aussi être mise en relation avec l'introduction de l'Apa" en 2002.

Une autre corrélation peut être observée entre les intentions d'épargne dépendance et celles relevées vis-à-vis de la retraite. "Les personnes qui‚ à l'avenir‚ préfèrent compléter le système actuel de retraite‚ fondé sur la répartition‚ par une assurance ou une épargne individuelle‚ plutôt que de le réformer‚ sont aussi celles qui se montrent les plus enclines à vouloir épargner en prévision d'un risque de dépendance future"‚ analyse Amandine Weber.

Ce sont les 18-39 ans‚ pourtant encore préservés des désagréments de l'avancée en âge qui se déclarent le plus souvent en faveur d'une épargne permettant de financer une éventuelle perte d'autonomie. Les plus de 55 ans au contraire envisagent moins souvent que la moyenne d'épargner pour faire face à ce risque.

82% des Français favorables au maintien à domicile

La famille est l'autre acteur important désigné par près d'un quart des Français pour la prise en charge des personnes âgées. Entre 2002 et 2005‚ la part des personnes accordant un rôle majeur à la famille a d'ailleurs progressé de 3 points.

En 2005‚ le maintien des personnes âgées dépendantes à leur domicile ou à celui de leurs familles reste le vœu de huit Français sur dix. En revanche‚ alors que l'accueil chez soi était la solution la plus fréquemment prônée entre 2000 et 2002‚ cette modalité n'arrive qu'en deuxième position en 2005 : ainsi‚ 29% des Français interrogés préféreraient s'occuper d'un parent âgé au domicile de ce dernier ; 25% accepteraient de l'accueillir chez eux et 23% seraient prêts à consacrer une partie de leur revenu à payer des aides à leur parent dépendant pour lui permettre de rester chez lui.

Quid des institutions ? 18% des Français privilégient l'entrée dans un établissement d'hébergement spécialisé pour leurs proches âgés. Ce taux est resté quasiment stable entre 2002 et 2005 (-1 point). Les personnes ayant un proche dépendant prennent naturellement davantage position pour l'entrée en établissement. A l'inverse‚ celles qui ne sont pas confrontées à cette situation se déclarent plus souvent favorables à l'accueil à domicile.

Quatre Français sur dix envisagent d'aller en maison de retraite

Faut-il en déduire que les Français souhaitent au maximum éviter la case maison de retraite ? Pas forcément‚ car les personnes interrogées se montrent plus enclines à opter pour la vie en établissement pour elle-même que pour leur parents. Quatre Français sur dix envisageraient d'entrer eux-mêmes dans une institution pour personnes âgées lorsque le besoin s'en fera sentir. Cette intention est plus fréquemment citée à mesure que l'on avance en âge‚ jusque vers 65 ans. Au-delà‚ et surtout à partir de 80 ans‚ la proportion de ceux qui optent pour cette solution devient inférieure à la moyenne.

"Le souhait de ne pas entrer en institution peut s'expliquer par un choix de vie‚ mais aussi par le fait que les personnes concernées ont déjà trouvé les moyens nécessaires leur permettant de rester chez elles"‚ explique Amandine Weber. Car le choix de l'institution dépend également du niveau de ressources déclaré au moment de l'enquête. Près de cinq personnes sur dix dont le revenu mensuel net du foyer excède 1 900 euros envisagent ainsi de vivre leurs vieux jours à domicile. Or parmi les foyers dont le revenu mensuel net du foyer est inférieur à 1 000 euros‚ seulement trois Français sur dix envisagent cette solution.

 

[1] 4000 personnes interrogées sur l'année 2005


Source : www.seniorscopie.com

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